"Antiquaires et pionniers de France et d'Aquitaine : ils ont inventé l'archéologie"
La diffusion de nos conférences à la fois en présentiel (salle de conférence, musée d'Aquitaine, entrée libre et gratuite) et en ligne (visioconférences par ZOOM) est, autant que la conjoncture le permettra, systématique. Le lien de connexion sera envoyé aux adhérents et sur demande.
- Lundi 6 février 2023
Christian Gensbeitel, Université Bordeaux Montaigne
« Arcisse de Caumont (1801-1873) et l'éveil des études monumentales en France, de la Normandie à la Société Française d'Archéologie ».
Arcisse de Caumont, pionnier de l’archéologie monumentale et de sa diffusion, est un des pères fondateurs de ce que l’on appelle aujourd’hui l’histoire de l’art médiéval. Érudit et pédagogue, il fut aussi un des principaux acteurs de l’émergence des sociétés savantes dédiées à l’étude des monuments du passé, puisqu’il fut à la fois un des co-fondateurs de la Société des Antiquaires de Normandie en 1824 et le premier président de la Société Française d’Archéologie, qu’il fonda en 1834. À travers cette figure hors du commun, il est possible d’esquisser la genèse et le cadre général d’un vaste mouvement auquel participe la Société Archéologique de Bordeaux.
- Lundi 13 février 2023
Pierre Régaldo, archéologue, chercheur associé UMR 5607Ausonius
« Pierre Sansas (1804-1877) : le Barreau, la République et l’Archéologie ».
Buste en terre cuite de Pierre Sansas par Prévôt , 1869, SAB.
Pierre Sansas est un homme de caractère et de conviction. Sa farouche opposition au Second empire lui vaut d’être proscrit en 1853 et déporté en Espagne, proscrit à nouveau en 1858 et déporté en Algérie. De retour à Bordeaux, il est attentif aux moindres travaux et assure une veille archéologique riche et constante. En désaccord avec la décision d’indiquer les titres des bâtonniers, il démissionne avec éclat du Barreau en 1868. Ses opinions politiques ne lui permettent de créer l’association de défense de l’archéologie dont il rêve qu’après son élection comme député en 1871. Ainsi naît la Société Archéologique de Bordeaux le 2 mai 1873. Sansas en est le président d’honneur, jusqu’à sa mort en 1877.
- Lundi 20 février 2023
Anne Ziéglé, conservateur en chef au Musée d’Aquitaine,
« François Jouannet, inventeur de la préhistoire en Périgord et de la nécropole romaine de « Terre-Nègre » à Bordeaux ».
Lampes en terre cuite du cimetière gallo-romain de Terre-Negre © Lysiane Gauthier, mairie de Bordeaux.
François Vatar de Jouannet enseigna les humanités à Périgueux en 1808 et entreprit dès 1812 des fouilles en Dordogne, qui lui font définir pour la 1ère fois un Âge du Fer distinct de l'Âge du Bronze, ainsi qu'un Âge de la pierre taillée antérieur à l'Âge de pierre polie, avant Boucher de Perthe. Il publia les inscriptions romaines de Bordeaux et conduisit de 1803 à 1830 les fouilles d’une grande nécropole bordelaise, « Terre-Nègre », dont il publia des comptes-rendus scrupuleux à l’Académie de Bordeaux.
- Lundi 27 février 2023
Marc Groenen, Professeur honoraire Université Libre de Bruxelles,
« François Daleau, fondateur de l'archéologie préhistorique ».
François Daleau (1845-1927) a joué un rôle pionnier dans les recherches en préhistoire. Le découvreur de la grotte ornée de Pair-non-Pair en Gironde a, en effet, mis en place une archéologie préhistorique qui intègre le temps long de la stratigraphie. Un remarquable sens de l'observation doublé d'un sens critique aigu lui ont permis de procéder à une juste évaluation des données qu'il a récoltées pendant plus d'un demi-siècle à Pair-non-Pair. L'analyse de milliers de pages manuscrites inédites de ses carnets d'excursions et de sa correspondance montre que ce viticulteur autodidacte a construit une méthode d'investigation entièrement novatrice pour l'époque. Des techniques de prospection à l'enregistrement des faits, en passant par l'identification et la résolution de problèmes proprement archéologiques, François Daleau a mis en place les cadres d'une archéologie préhistorique. En confrontant les travaux de ce précurseur à ceux de ses contemporains, Marc Groenen resitue Daleau dans la trame scientifique hétérogène de son époque et lui rend la juste place qui lui revient dans l'histoire de la discipline."
- Lundi 6 mars 2023
Bernard Larrieu, Éditeur, Éditiond de l’Entre-deux-Mers/CLEM." Leo Drouyn et « La Guienne militaire », la fabrique de l'œuvre"
Pionnier de l'archéologie monumentale médiévale, Leo Drouyn en est, au XIXe siècle, en Aquitaine, le plus éminent représentant.
A l'apogée de sa carrière est l'édition, entre 1860 et 1865, de son chef d'oeuvre, La Guienne militaire (ou Guienne anglaise).
Étonnamment pour une publication de cette époque lointaine, cet ouvrage est encore aujourd'hui une référence incontournable.
Après en avoir tracé la genèse - intellectuelle et éditoriale - et présenté la matière, Bernard Larrieu s'attachera à décrire la méthode qui a présidé à sa construction et sa rédaction,
- 13 mars 2023
Laurent Védrine, conservateur en chef, directeur du Musée d’Aquitaine
" Élie Vinet, le premier archéologue de Bordeaux".
Vinet. Le Palais Tutele de Bordeaux ©Lysiane Gauthier, mairie de Bordeaux.
L’humaniste charentais Elie Vinet fut appelé à enseigner à Bordeaux en 1541 par un confrère portugais, Andrea Gouveia, principal du prestigieux Collège de Guyenne. C’est ainsi qu’il fut amené à enseigner à Michel de Montaigne. Il participe ensuite à la création d’un collège de même qualité à Coimbra, au Portugal. De retour à Bordeaux, devenu à son tour principal du Collège de Guyenne, il célèbre la grandeur romaine de Saintes, puis celle de Bordeaux dans son Discours sur l’antiquité de Bordeaux paru en 1574. Il est considéré comme le premier historien et archéologue de Bordeaux.
- 20 mars 2023
Jean-Michel Roddaz, Professeur émérite d’histoire ancienne
"Camille Jullian, un archéologue savant et précurseur".
À Bordeaux, Camille Jullian fit prendre à l’archéologie un tournant décisif, en faisant considérer de même valeur les sources matérielles et écrites pour rendre compte de l’histoire. Il eut à cœur d’y créer en 1891 un enseignement de l’histoire régionale à la Faculté des Lettres récemment érigée. Eminent archéologue, on lui doit la publication des Inscriptions de Bordeaux en 1887, puis celle de l’Histoire de Bordeaux en 1890. Il créa l’enseignement des Antiquités nationales au Collège de France.