Manufactures au XVIIIe siècle .

Les manufactures de diverses productions apparaissent en France principalement dans la deuxième moitié du XVIIe siècle.  Dans la généralité de Bordeaux,  il faut attendre le siècle suivant pour voir se créer ce type d’établissement.Il en existait à la fin de l’Ancien régime des dizaines de tailles très variées. Le propos se limitera aux manufactures liées au domaine des arts décoratifs : fayence, porcelaine et verrerie en ce qui concerne les arts du feu, papier peint, toiles et toiles imprimées parfois appelées indiennes.

Interventions archéologiques autour de la Manufacture Johnston/Vieillard à Bordeaux.

Entre 2015 et 2018, le Centre archéologie préventive de Bordeaux Métropole a été amené à faire une série d’interventions dans le quartier des Bassins à flot à Bordeaux-Bacalan afin de préserver les ultimes témoins insoupçonnés des productions de faïence fine et de porcelaine de la célèbre manufacture David Johnston/Jules Vieillard & fils. (1834-1895).
Les vestiges recueillis, toujours très fragmentés, se chiffrent en tonnes et en milliers de pièces. Il s’agit, entre-autre, de rebuts de production figés aux différents stades de leur fabrication, de matériel d ‘enfournement, de moules en plâtre, d’essais de laboratoire etc…, dont l’étude révèle des aspects inédits du fonctionnement de cet établissement dont les produits furent largement diffusés à l’échelle régionale mais aussi bien au-delà, comme vers certains territoires français d’outre-mer.

La Verrerie Mitchell : Une Révolution dans l’Art de la Bouteille au XVIIIe Siècle

En 1723, Pierre Mitchell, un Irlandais naturalisé français, transforme le paysage économique de Bordeaux en obtenant un privilège royal pour ouvrir une verrerie dans la capitale de Guyenne. Ce pionnier introduit la fabrication de bouteilles "à l’anglaise", répondant à un besoin croissant de conditionnement du vin, alors en plein essor.
Le succès de cette entreprise, qui s’impose sur tout le XVIIIe siècle grâce à Pierre, sa veuve, et leur fils Patrice, dépasse la simple réponse à une demande locale insatiable. Il résulte d’une interaction fascinante entre l’audace entrepreneuriale et la stratégie monarchique, l’État jouant un rôle clé en protégeant et en régulant cette innovation à travers le système des privilèges.
Cette histoire illustre les enjeux de l’époque moderne : la protection des "secrets de fabrication", les ambitions des entrepreneurs privés, et les défis posés par l’intervention étatique. La verrerie Mitchell, au croisement des ambitions individuelles et des politiques économiques royales, incarne une révolution industrielle avant l’heure, marquant un tournant décisif dans l’histoire du vin et du verre.

De 1793 à 1832 la manufacture J.P. Meiller produisit à Beautiran des toiles imprimées qui par leur qualité pouvaient rivaliser avec celles produites à Jouy-en-Josas par les Oberkampf. Sur la base de travaux historiques récents on présentera les conditions d'implantations de cet établissement et les techniques employées pour la production de ces toiles qui contribuèrent à ce que fut encore le plaisir de vivre dans les décennies immédiatement postérieures à la fin de l'ancien régime.