Skip to main content

Espagnet

Henriette ESPAGNET (1896-1986)


Mlle Espagnet adhéra à la Société archéologique en 1957 et, pendant près de trente ans, elle en fut un des membres les plus fidèles et les plus actifs.

Elle avait exercé longtemps, avec passion, son métier de professeur de français dans divers cours complémentaires et, ayant atteint l’âge de la retraite, elle n'avait pu se résigner à l’inactivité. Accueillie dans notre association, elle y fut tout de suite appréciée à cause de son dévouement et de son extrême et souriante courtoisie. Elle y noua même de véritables et solides amitiés. En 1962, elle et voulut bien se charger du secrétariat des séances et les comptes rendus qu’elle en faisait, écrits dans un style d’une correction et d’une élégance rares, étaient des modèles de précision. On retrouvait ces mêmes qualités dans les récits qu’elle faisait périodiquement des excursions que le regretté Robert Marquasuzaa puis Mme Molas organisaient et guidaient.
Elle y commentait avec enthousiasme et poésie, les monuments qu'elle avait découvert et dont elle nous montrait de très belles diapositives. En 1 969, elle fut appelée à siéger au conseil d’administration aux séances duquel elle participait avec une ponctualité exemplaire jusqu’à ce qu’elle en fût empêchée par la maladie. Il fut alors décidé de la nommer président d'honneur.

A plusieurs reprises, Melle Espagnet fit des présentations ou des communications, soit aux séances plénières de notre Société, soit à celles du Groupe Jules-Delpit.
Nous retiendrons particulièrement son étude des peintures murales de l’église de Saint-Macaire, celle du chandelier pascal de Saint-Eloi de Bordeaux, ses notes sur le quartier du Mirail, son quartier, sa présentation d'un curieux coffret de papiers de pèlerin de Saint-Jacques, et celle des archives d’artisans cultivateurs de La Brède.

Son activité archéologique ne se déployait pas seulement au sein de notre société. Elle cherchait à sauver la destruction de ce qui était de menacé et à faire mettre en valeur ce qui était négligé.

Elle plaida avec chaleur et efficacité contre le délabrement des monuments et des maisons de la pittoresque petite cité de Saint-Macaire. Paroissienne de Saint-Eloi, elle.ne put se résigner à voir abandonné ce sanctuaire qui a joué un grand rôle dans l’histoire de Bordeaux. Elle devint la présidente d'une association de sauvegarde, ce fut sûrement pour elle une joie que
de savoir avant sa mort que des travaux avaient été entrepris pour sauver de la ruine ce monument.

P.R.

 

source : Revue de la Société Archéologique de Bordeaux, tome LXXVII, 1986