C'est le 26 novembre 1995 que nous quittait Jean Sautreau après une longue vie faite de travail, de dévouement et d'attention aux autres. Autant de qualités que très tôt et toute sa vie durant, il mit au service non seulement de son métier d'enseignant —dont il gravit tous les échelons, d'instituteur à principal de collège — mais aussi de la vie associative sous toutes ses formes, théâtrale avec la création des troubadours de Mérignac, savante avec l'animation l'Association mérignacaise pour la conservation du patrimoine et , depuis 1984, la Société Archéologique de Bordeaux dont il fut le président dévoué et écouté de 1989 à 1991.
Dès son entrée et jusqu'à ce que ses capacités physiques l'obligent à ralentir puis abandonner ses responsabilités, il y devint l'animateur inlassable et inventif des visites et excursions, à Bordeaux, en Gironde, en Aquitaine ou hors de notre région. Devenu son complice, c'est alors que j'ai pu mieux apprécier ses indéniables qualités d'organisateur, soucieux certes de la qualité scientifique des visites, mais aussi du confort et du plaisir de tous et de chacun en particulier. Toujours en éveil, veillant à tout avec cette attention que seuls les maîtres savent avoir avec leurs élèves, il ne se détendait vraiment que lorsque, mission accomplie, commençait le voyage du retour.
Ses textes publiés dans notre revue disent tous son attachement à la commune de Mérignac, à son histoire, à son patrimoine, qu'il voulait faire connaître hors des limites communales, que ce soit notamment l'ancienne église de Mérignac, ou la Tour de Veyrines.
Pour ceux qui l'ont approché de près, mais aussi pour la Société Archéologique toute entière, sa disparition laisse un grand vide comme seuls peuvent en laisser ceux qui, avec générosité, ont choisi de se dévouer pour le bien commun et sans qui la vie des sociétés savantes serait impossible.
Jean-Claude Lasserre
Revue archéologique de Bordeaux, tome LXXXXIV, année 1993
