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Natacha Sauvaitre Juliette Masson (Revue CII année 2011)

Natacha Sauvaitre, Juliette Masson avec la collaboration de Coralie Demangeot p. 11-32

Résumé :

La tour-porche de la cathédrale de Bordeaux et son cimetière du XIIe au XIVe siècle : les résultats des fouilles archéologiques de 2009

Dans le cadre des aménagements paysagers de la place Pey Berland, les bases d’un porche roman, situé devant l’entrée nord de la cathédrale Saint-André de Bordeaux, ont été mises au jour en juillet 2003 par l’I.N.R.A.P. Dans l’attente d’un projet éventuel de mise en valeur, l’ensemble a été à nouveau enfoui. La décision de prolonger le système de dallage de la place sans porter atteinte aux vestiges entraîna une reprise des investigations au cours des mois d’avril et mai 2009 par la société Hadès sur une superficie de 420 m².

L’objectif principal de cette intervention était d’une part de vérifier la liaison entre les piliers sud du porche et l’église afin d’en comprendre l’articulation, et d’autre part de dégager et de fouiller les tombes menacées par le projet d’aménagement. À ce stade de l’étude, il semblerait que le porche, construit peut-être sous l’influence de l’archevêque Geoffroy du Loroux (1136-1158) ait été indépendant de la cathédrale avant d’y être raccordé dans la seconde moitié du XIIe siècle.

L’édifice semble avoir connu ensuite une instabilité provoquant la fermeture des quatre portails. Le porche, alors fermé, aurait été transformé d’abord en chapelle ouvrant sur la cathédrale puis en crypte funéraire. Un cimetière se développa autour de ce nouvel espace au cours des XIIIe et XIVe siècles. Trois modes d’inhumations ont été reconnus : sarcophages, coffrages et sépultures en pleine terre. L’étude anthropologique atteste de la présence sur le site de chaque sexe et de toutes les catégories d’âge. Sur les deux niveaux d’inhumations repérés, les individus déposés dans les sarcophages ainsi que dans les coffrages semblent appartenir à une classe sociale privilégiée (chanoines, laïcs, … ?).

La crypte fut enfin condamnée et arasée au cours du XIVe siècle afin de laisser place à la nouvelle cathédrale gothique et à la « porte des Flèches ».


Bordeaux Cathedral’s gatehouse and graveyard from the 12th to the 14th century : the results from archeological excavating work in 2009.

In the context of the landscaping of the Place Pey-Berland, the bases of a Romanesque porch in front of the northern entry to the Saint André Cathedral were dug out in July 2003 by the I.N.R.A.P. (National Institute for Rescue Archaeology). They were buried again waiting for a possible project to bring them to light. It was decided to continue the paving of the square without damaging the remains and so the archeological research started again in April and May 2009 on 420 m² and was carried out by Hadès.

The main goal was first to check the link between the southern pillars of the porch and the church to understand how they are connected and second to dug out the graves threatened by the development project. It seems now that the porch, which might have been built under Archbishop Geoffroy du Loroux (1136-1158), was independent from the cathedral before being connected to it in the second half of the 12th century.

Then the edifice seems to have known a period of instability provoking the closure of the four gates. The porch, once closed, might have been transformed into a chapel opening onto the cathedral and then into a funerary crypt. A churchyard developed around in the 13th and 14th centuries. Three forms of burial were found: sarcophagi, coffins and simple soil graves. According to the anthropological study, both genders and all ages were present on the site. On the two levels of burials, it seems that the individuals in the sarcophagi and coffins belonged to a privileged social class (canons? laymen…?).

The crypt was finally closed and razed during the 14th century to make place for the new Gothic cathedral and the “Porte des Flèches”.

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